31.03.2022 - Reykjavik => Grundarfjörður et Snæfellsnes

Jeudi 31 Mars 2022

Reykjavik => Grundarfjörður et Snæfellsnes (175 km / 2h30)

Je me réveille à 5h10 (soit 7h10 en France), je n'ai pas super bien dormi car les portes des chambres font du bruit quand on les ferme. Comme le petit déjeuner n'est qu'à partir de 7h, j'ai le temps d'écrire mes notes pour le blog, ce que je n'avais pas fait la veille et de me préparer. Je descends vers 6h50, la salle du petit déjeuner se trouve derrière le bar. Ce n'est pas encore ouvert mais ça ne tarde pas. Je prends du thé, du jus d'orange (pas terrible), des œufs, du bacon et des céréales histoire de tenir la matinée. Puis je remonte dans la chambre pour récupérer ma valise et fais le check-out. L'hôtel accepte les paiements en euros et c'est cool car pas de commission. Il est 7h30 lorsque je me mets en route. Aujourd'hui direction la péninsule du Snæfellsnes et plus particulièrement Grundarfjörður situé à 175 km, soit environ 2h30 de route, pour aller voir la fameuse cascade Kirkjufellsfoss.
Je sors de Reykjavik et là encore je suis surprise par le monde sur la route. J'emprunte d'abord une 4 voies et on dirait que je suis à Los Angeles tellement l'agglomération n'en finit pas (ok j'exagère un peu...), mais je n'ai pas l'impression d'être dans le bon pays! LOL! Puis enfin, la chaussée rétrécit et je rejoins la fameuse route 1, celle qui fait le tour de l'île. J'emprunte un rond-point puis un pont, et d'un coup il n'y a pratiquement plus de voitures. Le temps est gris mais plutôt clair, et on dirait que je vais vers le soleil... Quoique dans ces pays, il ne vaut mieux pas trop se fier au ciel, ça peut changer d'une montagne à l'autre. J'emprunte alors le fameux tunnel du Hvalfjörður (6km) qui passe sous le fjord et évite ainsi de faire un grand détour. Je le trouve très enfumé. Je tourne sur la droite pour monter un peu au-dessus du fjord et retrouve enfin les paysages de l'Islande que j'aime tant. Une route déserte, de grandes étendues plates ou de lave, quelques volcans et surtout encore de la neige sur les sommets. C’est magnifique. Je fais quelques "arrêts japonais" (aka je m'arrête en bord de route quand c'est possible, je prends une photo et repars).

 

J'approche du village de Borgarnes (deuxième photo ci-dessous) et me trompe de direction ce qui me fait passer au "centre-ville". Je fais demi-tour et c'est ici que je quitte la route 1 pour prendre la route 54.

 

A propos de routes, elles sont en parfait état, aucune trace de neige ou de glace sur la chaussée. Il n'y a pas de vent, il ne fait donc pas trop froid dehors (autour de 5°C, après vous me direz que tout est relatif et que 5°C ça peut être froid). Je m'arrête près d'une rivière gelée avec une maison au bord. L'endroit idéal pour venir méditer.

Je m'enfonce alors dans les terres et commence à apercevoir des sommets plus élevés et très enneigés. C'est là que je m'inquiète un peu car devant moi il fait super beau, mais sur ma gauche, là où je vais, c'est bien couvert... Mmm... on verra bien.

 

J'entre alors dans une zone de coulée de lave d'où on aperçoit 2 petits volcans. Compte tenu de la saison, les couleurs des paysages sont plutôt dans les jaunes orangés au lieu de verts, c'est sympa, ça me change.

 

J'arrive alors sur la route 56 après une virage à droite, celle-ci va me faire passer par un "col". La neige est de plus en plus présente sur les côtés et au sommet nous sommes sur une vaste étendue blanche. Trop beau! Même si les montagnes sont un peu ennuagées.

 

Je passe le "col" sans rencontrer personne et je m'arrête dans la descente pour voir un champ de lave et son volcan. Sauf qu'à cet endroit il y a du vent et en 5 minutes dehors je suis gelée. Mmmm je n'ai peut-être pas mis assez de "couches" de vêtements...

 

Je rejoins alors la route 54 sur la gauche vers Grundarfjörður et juste après un pont qui passe sur le fjord il y a un petit parking. Je m'y arrête et enfile mes collants sous mon pantalon grand froid histoire d'être tranquille.

 

Je continue ma route et fait un arrêt pour admirer un joli reflet. Le temps est magnifique, je n'en reviens pas. Mais j'ai comme l'impression que nous sommes du côté à l'abri du vent et que les montagnes sur la gauche empêchent les nuages d'arriver. L'effet de foehn, ça vous parle?

 

Il est 10h30 lorsque j'arrive à Grundarfjörður, j'aurai donc mis 3h avec mes minis arrêts ;) Je passe le village et sa célèbre montagne Kirkjufell, dressée comme si elle surveillait le village, et à la sortie, je trouve le parking pour aller voir la cascade Kirkjufellsfoss (foss=cascade en islandais).

 

Je me gare et vois qu'il faut payer le stationnement avec une appli sur le téléphone. Bon bah j'ai pas l'appli, tant pis on verra bien, je ne paie pas. Apparemment ce parking est entretenu par des propriétaires privés. Je prends le chemin vers la cascade qui est tout proche. Celui-ci est assez boueux. On arrive sur la cascade par le haut. Il n'y a pas grand monde, j'en profite pour faire des photos et je descends sur le chemin qui en fait le tour par le bas, même si la descente est périlleuse car très glissante (et je n'ai pas pris ma canne! LOL!).

 

C'est marrant car la cascade n'a pas du tout la même allure en fonction de là où on se place. Je fais aussi quelques photos depuis la plage de l'autre côté de la route.

 

Je remonte, refais, encore quelques photos et en profite un petit moment, puis décide alors de repartir vers Grundarfjörður à la recherche de toilettes dans un premier temps et d'un endroit où me poser pour pique-niquer. Je trouve des toilettes dans l'épicerie où je n'achète rien (oups!) puis avec la voiture j'essaie de me rapprocher de la rive, et trouve un endroit sympa, désert juste face à la montage. Au menu, un wrap au poulet, un Skyr à la vanille et des gâteaux emportés de France.

 

Il est finalement 13h lorsque je repars. Mon logement du soir est proche de ce village mais il me reste tout un après-midi et je décide donc d'aller faire le tour de la péninsule en roulant autour du volcan Snæfellsjökull, stratovolcan culminant à 1446 mètres surmonté de sa calotte glaciaire.

Je me dirige donc vers Olafsvik. Je longe la côte et fais quelques arrêts rapides avant d'y arriver et de reconnaitre l'église à l'architecture particulière.

 

En effet j'y étais bien venue en 2005 donc. Il y a plus de vent par ici et donc il fait un peu frisquet lorsque je sors de la voiture. Je continue tranquillement ma route qui me fait entrer dans le parc national du Snæfellsnes. La vue sur le volcan est bien dégagée, c'est vraiment beau.

Je m'arrête près d’un lac pour faire d'autres photos et aperçoit au loin une petite église rouge posée au milieu de rien.

 

Je continue et trouve la route qui y mène. Wow, l'endroit est complétement désert, mais il y a cette église là avec le volcan au fond. Magnifique.

 

Je m'arrête quelques minutes, derrière il y a un cimetière. Une autre voiture arrive avec 2 personnes et donc je me casse, trop de monde! LOL!  L'église s'appelle Ingjaldshóll. Juste à côté au bord de la mer, c'est le village d'Hellisandur (on dirait un nom sorti de Tolkien).

Je continue et sur ma droite j'aperçois un joli cratère avec des gens qui ont l'air de monter jusqu'au sommet. En effet en approchant je me rends compte que des marches ont été installées pour pouvoir le gravir. Allez hop je vais le faire moi aussi. Il y a un mini bus garé, mais lorsque j'arrive ils sont tous en train de descendre, parfait, ils ne me pollueront pas la vue!

 

La montée se fait tranquillement sans trop d'effort et d'en haut on a une superbe vue sur la péninsule. En revanche le cratère en lui-même est assez décevant. Pas très profond. On y trouve également une table d'orientation.

Je profite du paysage puis redescends. En partant, je note le nom qui est sur un petit panneau, il s'agit du cratère Saxholl (je ne l'avais pas vu indiqué sur la carte). Je continue à rouler tout en admirant le glacier sur ma gauche. Je ne sais pas forcément où je vais m'arrêter après mais je "suis les panneaux" et vais au grès du vent! Et d'ailleurs ma prochaine halte sera au Phare de Malarrif près duquel il y a à la fois une ferme et un visitor center.

 

Au loin on aperçoit également des rochers à la forme particulière, ce sont les falaises de Lóndrangar. Là encore il y a quelques touristes, mais je me retrouve rapidement seule. Je commence par aller vers le phare et les falaises qui l'entourent avec une plage de sable noir.

 

Puis je décide d'aller à pied vers les fameux rochers. Il y a un sentier, donc je le suis. Et là au final à crapahuter, j'ai chaud!! Au bout d'environ 30 minutes de marche je décide de ne pas continuer (ouais on sait jamais si je me casse la jambe qui viendra me chercher dans ce coin paumé? surtout qu'il n'y a pas de réseau) et je rebrousse chemin.

 

J’arrive au visitor center, celui-ci est déjà fermé mais j'en profite pour passer aux toilettes. Ah un bus de touristes arrive juste au moment où je pars.
Je reprends la route pour m'arrêter un peu plus loin (en fait de l'autre côté des rochers) où se trouve un petit chemin aménagé qui mène à la falaise d'où on peut voir des centaines d'oiseaux qui y font leur nid. Autant le dire, "ça poue"! Cliclac et me voilà repartie.

 

Je vois un panneau et m'arrête au lieu dit Laugarbrekka. Alors il s'agit d'une ferme ou plutôt de ses ruines, mais l'histoire est intéressante:
Guðríður Þorbjarnardóttir serait née ici aux environ de 990 (même si à priori elle serait plutôt née en Norvège...). Elle a fait partie des premiers occidentaux à être allé en Amérique et y a même eu un enfant. Plus tard, elle est allée à Rome et est considérée comme la femme islandaise qui a le plus voyagé jusqu'au XXe siècle. Jusqu'en 1881, il y avait une église ici, et pendant des siècles, c'était aussi un lieu de réunion pour l'assemblée locale.
Je continue et arrive au village d'Arnastapi où il y a pas mal de monde. Je me gare sur le parking près de la scultpure "Viking" et décide d’aller directement vers la falaise pour éviter les groupes. Bon là aussi il y a plein d'oiseaux et ça "poue"! 

A mon retour, les groupes sont partis je peux donc faire quelques photos plus tranquillement. Le temps est un peu couvert de ce côté (ce sont les nuages qu'on voyait le matin et qui sont arrêtés par la montagne). Le village est quand même assez touristique, j'avais prévu d'y dormir mais il n'y avait plus de disponibilités.

 

Je descends en voiture vers le mini port et reprends la route.

 

Petit arrêt rapide car là encore je vois un panneau sur un promontoire donnant sur la plaine. Ici, devant le panorama, on nous raconte l'histoire du seul serial killer islandais Axlar-Bjorn qui vécut par ici au XVIeme siecle.
Fermier, ses victimes étaient des voyageurs et des ouvriers agricoles venus dans sa ferme à la recherche de travail. Certaines versions disent qu'il les a assassinés à la hache et d'autres qu'il les a noyés. Les soupçons à propos d'Axlar-Björn ont grandi à mesure que les gens disparaissaient dans la région alors que ses chevaux et autres biens augmentaient. Il a été arrêté et a avoué neuf meurtres, mais les autorités ont trouvé d'autres corps lorsqu'elles ont fouillé sa ferme. Interrogé à leur sujet, Axlar-Björn a affirmé qu'il avait trouvé les restes enterrés dans son terrain et avait décidé de les réenterrer dans un autre endroit sans en avertir les autorités ni les amener dans un cimetière. Il a été condamné à mourir par pendaison en 1596. Après sa mort, son corps a été démembré et chaque morceau mis sur un pieu. Bon appétit!

 

Je reprends la route pour aller me recueillir devant la petite église noire de Budir, petit hameau au milieu d'un champ de lave, avec un hôtel juste à côté (deuxième photo ci-dessous) et rien d'autre. J'arrive avec un petit groupe qui se rend d'abord dans le cimetière devant la tombe de Steinunn Sveinsdottir, une veuve qui a lutté afin que l'église soit rebâtie après sa destruction au milieu du XIXème siècle, alors que les autorités écclésiastiques s'y refusaient. Cette église toute noire est vraiment intrigante je trouve.

 

Je repars et me dirige vers la route qui doit me ramener vers mon logement du soir, mais j'aperçois le long de la falaise une cascade qui a l'air sympa. Je fais donc un mini détour pour arriver sur le parking devant Bjarnarfoss. Là encore je suis seule. Il faut marcher un peu pour s'approcher, c'est marrant il y a des sapins alors que dans la région, niveau arbres on ne peut pas dire que ce soit la folie.

 

J'arrive près de la rivière et ne peux pas aller plus loin à cause de la neige. Mais de loin c'est déjà bien joli. J'aime bien les cascades! Une voiture s'est garée pas très loin de la mienne et j'espère que ce ne sont pas des voleurs car j'ai laissé toutes mes affaires dedans. Je n'ai pris que mon appareil photo! Mmm... Je redescends en surveillant, mais non ce ne sont pas des voleurs (genre la parisienne qui psychote alors qu’on est dans un pays où il n’y a pas vraiment de délinquance!).

Pas bien compris car les personnes qui étaient dans cette voiture ne sont pas montées à la cascade. Bref, cette fois je reprends la route 54 qui m'amène vers un "col" encore une fois avec de la neige. C’est super beau mais j'ai 3 voitures derrière moi et impossible de m'arrêter sur le bas-côté pour prendre des photos... La route est par ailleurs très pentue de l'autre côté et plonge vers l'océan. Ici il fait toujours beau.

 

Comme je repasse devant Kirkjufellsfoss, je m'arrête à nouveau pour faire des photos avec une autre lumière que ce matin. Il y a quelques personnes mais c'est quand même assez désert. Vue de Grundarfjörður sur la deuxième photo ci-dessous.

 

Allez, cette fois je vais "rentrer". Je traverse le village où je fais le plein et direction Dis Cottages où j'ai réservé pour ce soir. Ce sont des petits cottages individuels situés dans un endroit désert face au grand rocher.

Je sais par un mail reçu que j'occuperai le cottage 8. Je prends donc un chemin qui s'avère être en très mauvais état (euh j'ai pas un 4x4 moi!) mais arrive finalement devant mon chalet sans trop d'encombres.
Je me gare devant et prends possession des lieux. Si c'est pas mimi! Bon après faut aimer la solitude hein! D'ailleurs je me demande si d'autres personnes occuperont les autres chalets. On verra bien.

 

Je suis en train de déballer un peu mes affaires lorsqu'une dame s'avance, il s'agit de la propriétaire qui est... française! On discute un moment, puis elle me laisse.
Je m'installe, passe quelques "coups de fil/facetime", et mange mon 2eme wrap en regardant du tennis sur mon iPad. Et bien c'était une bonne et longue journée, j'en ai pris plein les mirettes! Dodo à 22h30.